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Plaisirs et contraintes d’une commande d’écriture !




J’ai reçu il y a quelques mois une commande d’écriture de l’Association des Amis du Vieux Marly, gardiens de la mémoire et protecteurs du patrimoine de la ville de Marly le Roi. L'Association souhaitait fêter ses 100 ans par une pièce de théâtre qui réunirait les différentes troupes de la ville.


Au cahier des charges :

- Le sujet : les années 20 à Marly le Roi

- Intégrer plusieurs troupes de théâtre, une troupe d’improvisation, une association de danse, deux associations de poésie, un orchestre et une compagnie de jazz !

- Un ton plutôt léger

- Une durée de 1h20 environ

 

Mon travail a commencé par une bonne dose de lecture, à la fois sur les années 20, pour saisir l’esprit de l’époque, et plus spécifiquement sur Marly le Roi et ses habitants. Cette phase est toujours passionnante. J'y ai découvert des événements inédits, fait des liens inattendus. Par exemple, j'ai appris que Marly le Roi était à cette époque un lieu de résidences de villégiatures où on croisait des artistes et des industriels. Le mouvement avait commencé avec les littérateurs: les Dumas (le château de Monge Cristo est situé dans la commune voisine du Port Marly et Dumas fils avait sa maison à Marly le roi), puis Victorien Sardou et les rois du vaudeville Scribe et Melesville entre autres s'y étaient installés. Les avaient suivis des artistes comme le sculpteur Maillol ou les peintres Nabis, venus profiter des charmes de la campagne, vite rejoints les grands industriels de l’époque…



J’ai été éberluée de découvrir que l’inventeur du papier aquarelle Montval, que j’ai régulièrement utilisé du temps où je faisais de l’aquarelle, était une invention d’Aristide Maillol et de son neveu Gustave, et qu’il portait ce nom en raison du quartier de Montval où j’ai vécu pendant près de quinze ans ! Que les machines utilisées à sa fabrication avaient valu bien des déboires à son inventeur au moment de la première guerre mondiale à cause d’un mécène allemand… L’histoire est tellement folle que j’ai décidé d’élargir la temporalité de la pièce à une période plus large, en la faisant commencer dès les années 10.



Parmi quantité d'anecdotes savoureuses, je peux vous citer la création d’un service «Marly» par Christofle, le cambriolage de la maison de l’héritier des petits suisses Gervais, aujourd’hui devenue le Conservatoire de musique de Marly le Roi, les premières photographies aériennes civiles pour sauver le parc du château (ce dernier ayant été détruit par les affres du temps dans une lente décrépitude à partir du règne de Louis XVI), le grand bassin transformé en piscine...

 

On en arrivait à la partie critique : sélectionner les événements les plus palpitants, tout en prenant garde à ce que leur traitement scénique soit possible.

Une fois ceux-ci déterminés, j’ai bâti tout autour des intrigues en une ou plusieurs scènes, tout en prenant soin de garder un fil conducteur à travers les parcours de quelques personnages. En parallèle, il m’a fallu « construire mes personnages » réels ou fictifs. Là est le cœur du travail : les bons personnages font les bonnes pièces.

 

Enfin, j’ai élaboré un synopsis détaillé. Ne restait plus qu’à mettre tout cela en dialogues ! À ce moment-là, si tout ce travail préparatoire a bien été mené, je dirais — au risque de passer pour un peu dingue — que l’essentiel est fait : je n’ai plus qu’à écouter mes personnages parler dans ma tête et retranscrire leurs paroles !

 

Le travail préparatoire a pris quelques mois (je mène d’autres projets en parallèle et j’aime bien laisser murir les idées), mais l’écriture proprement dite a dû prendre une petite semaine. Puis un petit temps de relecture, quelques corrections, puis bêta-lectures pour validation, qui m’ont valu très peu de corrections à faire, ouf !

 

Et maintenant ? Le résultat a plu à l'Association des Amis du Vieux Marly, et j’avoue que j’ai hâte de voir le résultat sur scène. La première lecture a lieu le 3 février où je pourrai vérifier que tout tient debout. Ensuite, tout est entre les mains du metteur en scène (sur ce projet-là, ce ne sera pas moi, mais mon cher et tendre).

En ce qui concerne les représentations, rendez-vous en novembre 2024 !

 

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